mardi 27 septembre 2011

Le début d’un voyage extraordinaire





C'est en travaillant dans une école primaire dans le quartier défavorisé d'Ahuntsic que j'ai rencontré le petit Justin*. Il était charmant comme tout avec ses grands yeux bleus et ses beaux cheveux blonds. Il avait de la difficulté à l'école, autant en français qu'en mathématiques. Il ne voulait plus rien savoir de l'école et se disait sans cesse "poche". « J'le sais que j'suis poche. Mon père me le dit tout'l'temps que j'suis poche. » Il n'avait que 7 ans, mais il avait déjà perdu espoir en ses capacités et en l'école.

J'accordais beaucoup d'attention et d'importance à la réussite scolaire de Justin, comme si mon destin y était rattaché. Quelques mois plus tard, la fin de l'année arrivait. On était à une autre session d'aide aux devoirs, à travailler sur un exercice de mathématiques. Il s'y appliquait sans mon aide et lorsque je l'ai félicité, il m'a répliqué ceci : « Je le sais que je suis bon. » Ce n'était pas de l'arrogance, c'était de la confiance qu'il a retrouvé, sans doute grâce à des semaines et des semaines d'efforts de sa part, et aussi probablement parce que je l'ai aidé à voir son potentiel.

Dès lors, j'ai réalisé à quel point une simple intervention pouvait changer la vie d'un enfant et que j'ai décidé de m'aventurer dans le monde de l'éducation. De plus, c'est aussi à ce moment que j'ai réalisé l'importance de développer une relation significative avec l'enfant, afin d'avoir un certain impact dans sa vie. C'est pourquoi j'ai privilégié le métier d'orthopédagogue, qui me permettra d'accorder une attention particulière aux enfants dans le besoin.


*Nom fictif afin de préserver l'anonymat de l'élève.